PLANÈTE QUI RIT, QUI PLEURE 2 Mars 2020
Personnages :
Bob Simply (explorateur de l’espace)
Bobby one (fidèle robot de Bob Simply)
Taciturnis 1er : Roi des taciturnis
Taciturno : fils du roi Taciturnis 1er
Jovialissime 1er : roi des Jovialos
Jovialina : fille de Jovialissime 1er
Des gardes Taciturnis et Jovialos
Scène 1
Atterrissage réussi
(Un spationaute avance lentement très gêné par sa combinaison.)
Bobby one : - Je répète : l’atmosphère de cette planète est tout à fait respirable. Je répète : l’atmosphère de cette planète est tout à fait respirable…
Bob : (agacé) - Bobby one. S’il te plait. Ne radote pas comme ça. On dirait ma vieille tante Ursula. Et puis laisse-moi vérifier par moi-même que l’atmosphère est respirable…
Bobby one : - Entendu, mais… Je répète : l’atmosphère de cette planète est tout à fait respirable.
Bob : - (après quelques manipulations de son détecteur d’ondes.)Tout est OK. L’atmosphère est respirable…
Bobby one : - Ben voyons…
Bob : - (tout en retirant son casque de spationaute.) Cher Bobby one, je ne t’ai pas conçu pour contrer de façon permanente toutes mes initiatives… Deux vérifications valent mieux qu’une…
Bobby one : - (de façon saccadée) Rappel de l’article 34576 alinéa 15 module 24 du protocole des androïdes : tout androïde doit fidélité, service et soutien à son concepteur humanoïde, et ce quelles qu’en soient les conséquences.
Bob : - Je sais, je sais, tête de conserve, c’est moi qui l’ai mis au point ce protocole… (Jetant un œil tout autour de lui.)- Etrange cette planète. Il n’y a des signes incontestables de vie, mais toujours aucun sujet à l’horizon.
Bobby one : - Ils ont peut-être peur de nous.
Bob : - (Les yeux rivés sur son radar d’appoint) Attendez, attendez ! Quelque chose bouge par-là !
Bobby one : - En effet. Mes capteurs ont détecté des vibrations qui émanent de cet endroit.
Bob : - Ça se rapproche, mais je ne vois pourtant rien…
Bobby one : - C’est normal. Il est impossible de les voir et pourtant ils sont là et se rapprochent encore.
Bob : - Bon sang ! Doit bien y avoir un moyen de les repérer…
Bobby One : - Ça ne servirait à rien, car on ne les verrait pas non plus…
Bob : - Et pourquoi ça !
Bobby one : - Parce qu’ils sont là, sous nos pieds…
Bob : - Sous nos pieds ? Tu ne pouvais pas le dire avant…
(Soudain une multitude de bras surgissent du sol et emportent Bob et son robot sous la terre.)
Scène 2
Les Taciturnis
(dans les profondeurs, Bob s’éveille, Bobby one attend.)
Bob : - (réalisant)Seigneur ! Cela fait combien de temps que je suis là ? Et Bobby ? Où est Bobby one ? (Parlant dans l’intercom de son poignet.) Bob à Bobby one… Bob à Bobby one… Où es-tu tas de ferraille ?
Bobby one : - Pas loin derrière toi…
Bob : - (sursautant)Seigneur, tu as failli m’éclater le cœur. Tu ne pouvais pas te montrer avant ?
Bobby one : - Rappel de l’article 32410 alinéa 10 module 23 du protocole des androïdes : l’androïde doit rester en communication avec son concepteur dès que ce dernier est tout à fait apte à gérer ladite communication.
Bob : - D’accord, je vois. Si j’avais été dans le coma, tu aurais attendu combien de temps encore ?
Bobby one : - Mes batteries ont une capacité maximum de 1765 jours, deux heures et vingt minutes. Attendre fait partie de mes attributions protocolaires.
Bob : - Faut vraiment que je révise ce protocole, moi. Bon. Où en est notre situation, Bobby one ? Je pense que tu as eu tout le temps nécessaire pour faire le point, espèce d’ingrat.
Bobby one : - Avons été enlevé par entités inconnues et sommes prisonniers. Issues inexistantes. Sas inexistants. Vues extérieures inexistantes.
Bob : - Nous sommes faits comme des rats, quoi…
Bobby one : - Rats inexistants… Quelqu’un approche…
Bob : - Ah ! Enfin, un premier contact ! Description, Bobby one.
Bobby one : - Humanoïdes de petite taille. Attitude antipathique. Armés.
Bob : - Aïe ! Bob, mon Bob, va falloir sortir tout l’arsenal diplomatique et pour commencer tâchons de leur montrer que nous sommes pacifiques.
(Deux créatures font leur entrée et menacent de leurs armes les prisonniers.)
Bob : - Je vous salue, habitants de cette planète et suis heureux de faire votre connaissance. Nous venons en paix de la planète terre et souhaitons partager la joie de cette rencontre avec vous.
Un taciturnis : - Heureux ?
Un autre taciturnis : - Joie ?
Un taciturnis : - (menaçant Bob de son arme)C’est bien ce que je pensais vous êtes dangereux pour les Taciturnis… Pas un geste et pas un rire ou sinon…
Bob : - Mais nous ne vous voulons aucun mal…
L’autre taciturnis : - C’est justement pour cette raison que vous êtes dangereux. Suivez-nous et ne discutez pas, ne riez pas et ne plaisantez pas. Notre roi, Taciturnis 1er, veut vous interroger.
Bob : - Et bien je serai ravi de faire sa connaissance.
Un taciturnis : (s’adressant à son camarade.) - Tu l’as entendu ?
L’autre taciturnis : - Oui, méfions-nous. Ils sont dangereux. C’est certain. (S’adressant aux prisonniers.) Allez, vous ! Passez devant et pas de plaisanterie, c’est compris ?
Bob : - Tout à fait. Mais il n’est pas nécessaire de pointer vos armes sur nous. Je vous répète que…
Bobby one : - N’insiste pas, Bob. Mes capteurs m’indiquent que ces créatures ne sont pas du tout de bonne humeur…
Bob : - (minaudant agacé) Non ! C’est vrai ? Je ne m’en serai pas rendu compte tout seul, tu vois !
Un taciturnis : - Avancez !
(Ils sortent suivis des gardes taciturnis qui les menacent toujours de leurs armes.)
Scène 3
Taciturnis 1er
(Bob et Bobby one sont jetés au sol près d’un trône immense.) (Le décor de cette grande salle est triste, terne et gris.)
Un taciturnis : – (prenant position devant le trône) Horreur et désespoir à notre roi irrespectueux : Taciturnis 1er.
Tous les taciturnis : – (dégoûté et se contorsionnant de douleurs.) Horreur et désespoir ! Horreur et désespoir !
(Taciturnis premier fait son entrée sous les huées de son peuple.)
Taciturnis 1er : – Silence ! Mécréants ! Pauvres résidus ! Je vous déteste, je vous maudis !
Tous les taciturnis : (en se prosternant) Nous aussi, O roi détesté, nous aussi !
Bob : – (en aparté à Bobby one)Ils ont passé trop de temps sous la terre ces loustics, là. Que disent tes capteurs Bobby one ?
Bobby one : – Créatures de très méchante humeur. Caractère très coléreux. Aucune trace de joie. Profonde tristesse générale.
Bob: – Il n’y a qu’à voir.
Taciturnis 1er: – Qu’on m’amène les prisonniers !
(Bob et Bobby one sont saisis et jetés violemment au pied du trône.)
Taciturnis 1er : – (d’un air menaçant et terrible.) Je ne suis pas du tout content de vous voir et je ne le serai jamais. Je vous déteste déjà. Et c’est tant pis. Qui êtes-vous ?
Bob: – Nous venons en paix de la planète Terre…
Taciturnis 1er : – En paix ? Il est interdit de parler de paix chez les Taciturnis. La paix c’est bon pour les autres. Nous, c’est la guerre qui nous convient. La guerre, le massacre, vous m’entendez ?
Tous les taciturnis : – La guerre ! La guerre ! La guerre !
Bob : – Nous n’avons aucune raison d’entrer en guerre avec vous. Nous ne voulons que le bien et l’entente…
(Cris de rage et colère des Taciturnis.)
Tous les taciturnis : – Qu’on les enferme ! Qu’on les torture ! Qu’on les brûle et qu’on les fasse pleurer jusqu’à la dernière goutte !
Bob : (en aparté à Bobby.) — Qu’allons-nous faire, Bobby one ? Je sens que tout ça va mal finir…
Bobby : – (même jeu) Après analyse, mon décodeur a décrypté les principaux fondements de leur langage. Puis-je leur parler ?
Bob: – Vas-y doucement quand même…
Bobby one: – (s’avançant au milieu des Taciturnis) Ecoutez, mauvais peuple Taciturnis !
Bob: – Je t’ai dit d’y aller doucement…
Bobby one : – Nous sommes venus jusqu’à vous, car votre réputation d’immondes imbéciles, tristes, méchants et coléreux vous a précédé dans toute la galaxie…
Bob : – Mais, tu as fondu les batteries, tu veux nous faire tuer ? Tais-toi donc, tas de ferraille !
(Le peuple Taciturnis se calme et écoute.)
Taciturnis 1er : – Ah ! Tu m’intéresses, androïde terrien. Notre réputation d’immondes… dis-tu ?
Bobby one :– D’immondes imbéciles, oui, pauvre roi sans espoir. Votre sale réputation…
(Le peuple Taciturnis montre des signes d’acceptation.)
Bob: – Mais arrête, je te dis, maudite boîte de conserve !
Bobby one : – Que mon maître me pardonne, mais c’est le seul moyen de les calmer. Ils ne comprennent que la mauvaise humeur et les mauvaises vibrations. Je leur parle dans un langage qu’ils peuvent entendre. Écoutez et voyez par vous-même… (S’adressant à Taciturnis 1er) Oui, pauvre roi dégénéré, votre sale réputation vous déshonore et c’est tant pis. Vous n’êtes sûrement pas un exemple pour le reste de la galaxie et chacun vous déteste comme il se doit.
Taciturnis 1er : – (calmé) Tes paroles m’offensent bien. Je ne vais pas vous éliminer tout de suite. Je vais attendre encore. J’ai besoin de réfléchir.
Bob: – Pas content de vous l’entendre dire !
Bobby one : – (en aparté à Bob)C’est ça. Tu as compris, petit maître. Regarde, il se sent plus rassuré à présent…
Bob : – Ce qui n’est pas mon cas. Il nous faut déguerpir d’ici au plus vite.
Taciturnis 1er : – Qu’on les ramène à leur cage ! Je me retire dans mes appartements et qu’on me dérange tout le temps ! (Il sort.)
Scène 4
L’évasion
Bob : – (en aparté à Bobby One) J’ai une idée ! Il faut les mettre en confiance et profiter d’un moment d’inattention pour s’échapper. Nous trouverons bien une issue une fois libre. Fais comme moi ! (S’adressant aux gardes.) Vous êtes des gardes trop efficaces. Votre roi doit être bien satisfait par vos comportements disciplinés.
Un garde : —Que dis-tu ? Nous sommes détestés, comme il se doit, pas notre roi !
Bob : – Ne me faites pas confiance ! Si j’étais vous, je me montrerais encore plus incompétent et inefficace.
Bobby one : —Il n’a pas du tout raison. À votre place, je ferais encore plus d’écarts de conduite, de manquements aux ordres et j’obtiendrai de cette façon encore plus de haine de la part de mon roi.
Bob : – (en aparté à Bobby one) Bien vu, c’est qu’il y en a dans cette tête de métal !
Un garde : – Mais que faire pour être encore plus détesté par notre roi ?
Un autre : —C’est vrai. On ne peut pas faire plus mal que ce que l’on fait déjà !
Bob : – Détrompez-vous ! On peut toujours faire pire. Par exemple, au lieu de nous surveiller avec zèle, montrez-y un peu de mauvaise volonté. Détournez le regard…
Un garde : – (tournant la tête.) Comme ceci ?
Bob : – Voilà. Ça c’est digne du plus mauvais garde qui ait jamais existé.
L’autre garde : – (tournant aussi la tête.)Et moi ? Suis-je détestable ?
Bob: – Plus détestable, il n’y a pas.
Un garde : (à l’autre) Comment ? Mais c’est moi le premier qui est vraiment détestable.
L’autre garde : —C’est faux. Le terrien l’a dit. Je suis celui qui est le plus médiocre et je mérite toute la haine de mon roi.
Bob : – C’est pitoyable. Continuez comme ça…
Un garde : —Tu n’es pas assez mauvais et je suis plus mauvais que toi…
L’autre garde : – Non, c’est moi…
Un garde : —Je vais te fracasser la tête. C’est moi je te dis…
(Une dispute s’engage entre les deux gardes.)
Bob : – N’attendons pas qu’ils se raccommodent. Fuyons !
Bobby one : —Il n’y a pas de grandes chances qu’ils s’entendent. Mauvais comme ils sont…
(Bob et Bobby one sortent sans se faire remarquer.)
Scène 5
Les jovialos
(quelque temps plus tard, Bob et Bobby One refont surface.)
Bob : – Ouf ! J’ai vraiment cru qu’on allait y rester.
Bobby one : —À qui le dis-tu ! Ces créatures sont vraiment déprimantes.
Bob : – Comment peux-tu parler de déprime ? Tu n’es qu’un robot, une machine. Les machines ne peuvent pas ressentir les émotions.
Bobby one: – Dois-je rappeler à mon concepteur qu’est inscrit dans le protocole l’article 74 305 alinéa 24 module 32 du…
Bob : – Oui, oui, bon, ça va ! Nous nous chargerons du protocole une autre fois. Allons plutôt dans cette direction et éloignons-nous de ces tristes sauvages sans gaieté…
(Bob et Bobby n’ont pas le temps de faire quelques pas que soudain ils sont encerclés par un groupe de créatures souriantes.)
Un jovialo : – Excellent, mes frères ! Vous voyez ? Je vous l’avais bien dit. J’étais certain d’avoir vu un engin se poser sur notre planète.
Un autre : – Poil aux gambettes.
(Tous les jovialos rient de concert.)
Bob: – Voilà autre chose…
Un jovialo : —Ils n’ont pas l’air désagréables. Surtout l’humanoïde, plutôt bonhomme et avec une bonne tête de gagnant…
Un autre : – Poil aux dents.
(Rires des jovialos.)
Bob : – Une bonne tête de gagnant ? Ça veut dire quoi, ça ? Il m’agace celui-là…
Un jovialo : – Poil aux bras.
(Rires des jovialos.)
Bob: – Ça les fait rire en plus.
Bobby one : —À ta place, je leur montrerais un peu plus de sympathie. Je commence à comprendre ce qu’il se passe…
Bob : – Ah, oui ? Et bien, garde tes réflexions pour toi. Je ne vais tout de même pas laisser des étrangers se payer ma tête… (De façon antipathique aux jovialos.)Nous venons de la planète Terre. Je suis curieux de savoir ce qui vous fait autant rire…
Un jovialo : – Réflexion faite, il n’a pas l’air si sympathique que ça, lui.
Un autre : —On devrait les emmener devant notre roi.
Un autre : – Poil aux doigts !
(Rires des jovialos.)
Bob : – (très en colère.)Ah, non ! Ça ne va pas recommencer ! Il n’est pas question de vous suivre… Nous sommes libres…
Un jovialo : – Attention ! Il est taciturne ! Balancez-lui la purée !
Un autre : – Poil au nez !
(Tout en riant, les jovialos tirent à bout portant un liquide coloré sur Bob.)
Bob : – (tout en essuyant sa combinaison.) Non, mais vous êtes malades ? Une combinaison spatiale toute neuve… Je vous jure que… Je vous… (Pris d’un énorme fou rire.) Je vous jure que ça ne va pas se passer comme ça… Hi ! Hi ! Hi !... Vous allez me le payer… J’exige réparation… Ha ! Ha ! Ha !
Bobby one : —Je t’avais prévenu… Ils t’ont aspergé d’une sorte de gaz hilarant… Inoffensif, mais très efficace…
Bob : – Oh ! Toi ! Ça va ! Ha ! Ha ! Ha ! Laisse-moi tranqui… Hi ! Hi ! Hi ! Tout ça c’est de ta fau… Ho ! Ho ! Ho !
(Bob et Bobby one sont emmenés sous bonne escorte.)
Scène 6
Sa sainte gaieté Jovialissime 1er
(Bob et Bobby one, escortés par les gardes jovialos, entrent dans une grande salle de palais. Sur un trône, sa sainte gaieté Jovialissime 1errit de bon cœur devant un programme comique qu’il regarde sur de nombreux écrans.) (Bob n’est plus sous l’effet du gaz hilarant.)
Un jovialo : – (bondissant vers le trône) Fou rire et joie de vivre à sa sainte gaieté Jovialissime 1er.
Tous les jovialos: – Fou rire et joie de vivre !
Bob : – Ouais. C’est ça. Mort de rire.
Bobby one: – (à Bob en aparté) Je te conseille de ne pas en rajouter si tu ne veux pas t’en repayer une tranche…
Bob : – Pas d’inquiétude. Je crois que j’ai ri pour toute l’année.
Bobby one: – Montre-toi gai et souriant, je crois que ça passera mieux.
Jovialissimme 1er : – Alors ? C’est vous les envahisseurs ? C’est avec joie que je vous déclare prisonniers.
Bob : – (affichant un sourire idiot sur les lèvres.) Je crois qu’il y a méprise, sainte gaieté Jovialissime 1er. Nous ne sommes pas venus en envahisseurs, mais plutôt en tant qu’ambassadeurs de la planète Terre. (En aparté à Bobby one.) J’ai l’air complètement idiot à sourire comme je le fais…
Bobby one : – (en aparté à Bob.) Au contraire, continue à sourire comme ça. Ça le mettra en confiance…
Jovialissime 1er : —La planète terre ? Connais pas…
Bob : – C’est une planète où il fait bon vivre et où nous aimons chanter et rire dans le bonheur et la joie… Cool, peace, sun and flowers, my brother… (se retournant vers Bobby one en aparté.) Et là, ça te va comme ça ?
Bobby one : – (toujours en aparté) C’est parfait. Mais ne fais pas trop dans le cynisme. Il pourrait le repérer.
Jovialissime 1er : – Cool ? Peace ? Flower my brother ? Je ne sais pas ce que cela veut dire, mais cela résonne gaiement à mes oreilles.
Bobby one : —Tu vois ? Qu’est-ce que je te disais ?
Bob : – Oui. Ce sont des expressions pleines de bonheur et de convivialité que nous aimons utiliser sur terre.
Jovialissime 1er : Ta planète me réjouit, terrien, et je suis prêt à en savoir plus. Mais pour l’instant, il se fait tard et j’ai tellement ri qu’un heureux sommeil me conviendra parfaitement. Vous pouvez aller joyeusement où vous voudrez dans mon palais, mais vous devrez y rester. Nous reprendrons cette conversation dès demain. (Le monarque sort en souriant et bâillant.)
Tous les jovialos: – Gloire à sa sainte gaieté Jovialissime 1er !
(Chacun se disperse laissant seuls Bob et Bobby one.)
Scène 7
Jovialina
Bob : – Mon pauvre Bobby one, qu’allons-nous devenir à présent ? Mes joues me font atrocement souffrir à sourire bêtement comme ça…
Bobby one : —Et pourtant, nous sommes bien obligés d’en passer par là. C’est étrange tout de même, sur cette planète, il y a deux peuples, l’un est triste comme la pierre, l’autre est gai comme un rossignol… Mes neurotransmetteurs s’y perdent…
Bob: – Et bien entendu, je suppose qu’après tout ce que nous avons pu constater que les deux sont ennemis jurés.
Bobby one : —Nous voici au cœur d’un drôle de conflit…
(D’un coin de la salle du palais avance une jeune fille souriante.)
Jovialina: – Alors, c’est vous les étrangers de la Terre ?
(Bob et Bobby one sursautent et affichent immédiatement un sourire idiot sur leurs lèvres.)
Bob : – Bonsoir, mademoiselle. Nous ne vous avons pas entendu arriver. Sinon, nous aurions sauté de joie et d’allégresse.
Jovialina : – Inutile de faire semblant. Mon père, Jovialissime 1er, est peut être naïf, mais moi c’est toute autre chose. Je le vois bien que vous forcez ce sourire. N’ayez pas peur, je ne dirai rien…
Bob : – Ah, bon… Pourtant quand on vous voit comme ça, belle et souriante, on n’a qu’une envie : c’est de vous rendre la pareille…
Jovialina : —Ne dites pas cela. En vérité, mon sourire cache une profonde tristesse. Mais si j’osais la dévoiler, je crois que cela rendrait mon père malheureux.
Bob : – Pauvre enfant… Enfin, je veux dire…
Jovialina : – Oui, c’est cela. Ne vous excusez pas. Pauvre enfant… Mon cœur est brisé…(Elle pleure tout en souriant.)
Bobby one: – Mes récepteurs m’apprennent que cette jeune personne souffre de ce que vous appelez « chagrin d’amour ».
Bob : – Tout un paradoxe, mon cher Bobby One, tout un paradoxe ! (A Jovialina.) Allez, ma chère enfant, il faut vous ressaisir. Un chagrin d’amour, c’est quelque chose de très beau quand même. Confiez-vous. Nous pouvons peut-être vous aider… Qui est l’heureux élu ?...
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